REPRISE DE LA COOPERATION EN AFRIQUE DU SUD POUR LES ETABLISSEMENTS REAP AAOI / RETURN TO COOPERATION IN SOUTH AFRICA FOR REAP AAOI ESTABLISHMENTS

 

LES ÉTABLISSEMENTS DU RÉSEAU REAP AAOI D’AFRIQUE DU SUD, DE MAYOTTE ET LA RÉUNION SE RETROUVENT AUTOUR DU PROJET DE COOPÉRATION DE L’INSTITUT AGRONOMIQUE FRANCO SUD AFRICAIN  F’SAGRI 

Après plusieurs années d’interruption des programmes de coopération régionale suite au COVID les 2 établissements de formation agricoles sud-africains du KwaZulu Natal, les collèges agricoles de Cedara et   d’Owen Sithole se retrouvent à nouveau en relation avec les 3 lycées agricoles de l’Outre-mer français dans l’Océan Indien, les lycées agricoles de Coconi de Mayotte, Saint Joseph et Saint Paul (FORMATERRA) de La Réunion.

 C’est grâce au projet de coopération de l’institut agronomique franco sud-africain F’SAGRI que ces retrouvailles ont été possibles. En effet celui-ci a invité les animateurs du réseau géographiques de l’enseignement agricole français à participer à une mission de 15 jours pour étudier l’inclusion des établissements agricoles techniques d’Afrique du Sud et de France métropolitaine (incluant ceux de La Réunion et de Mayotte) dans son projet.

                                                 la directrice Adjointe du F’SAGRI Severine Jaloustre

Rencontre de l’équipe de direction du college de Cedara Pietermaritzburg ( Bernd Ludgte principal et Mrs Thule Sithole, principale adjointe), Mrs Lynn Naidoo , organisatrice de la semaine au Kwa Zulu Natal du département d'agriculture du Kwa Zulu Natal et    M. Njabulo Nshangase, directeur des services de développement et vulgarisation agricole  du département d’agriculture du KwaZulu-Natal 

                      

Réunion avec l’équipe de direction du college d’Owen Sithole, Empangeni, KwaZulu-Natal ( au  centre M Njabulo Ngcobo, principal et à gauche M Jabilan E Ngciva, acting  principal adjoint)

 Jeunes, en formation au college d’Owen Sithole, en stage dans les exploitations agricoles

 

                                  Jeunes, en formation au collège de Cedara et des TVET  en stage dans les exploitations agricoles

 

Quel est le projet du F’SAGRI et en quoi les établissements REAP AAOI peuvent y contribuer ?

 Le projet F’SAGRI a été mis en place en 2015 initialement pour aider des universités historiquement défavorisées d’Afrique du Sud dans le domaine de l’agriculture. Ses activités s’axent autour de trois piliers :

  • L’enseignement : développement de cursus et formation des enseignants
  • La recherche : développement de projets de recherche bilatéraux
  •  L’engagement communautaire : transfert de connaissances vers les communautés sud-africaines, soutien à l’entreprenariat et à l’innovation.

-     Le pilotage du F'SAGRI est assuré par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire Français et les ministères sud-africains en charge de l’agriculture (Department of Agriculture, Land Reform and Rural Development : DALRRD) et de l’enseignement (Department of Science and Innovation : DSI).

 En 2021, F’SAGRI a souhaité inclure l’enseignement technique agricole sud-africain (TVET[1] et collèges agricoles) dans son projet. Ces établissements forment une grande partie des futurs entrepreneurs (agriculteurs et chefs entreprises agroalimentaires) et techniciens agricoles travaillant pour une majorité d’entre eux  au sein des communautés rurales et avec les petits agriculteurs, les étudiants étant pour une majorité issus de ces communautés.

Cette inclusion permet ainsi de   couvrir l’ensemble de l’enseignement agricole et d’amplifier l' impact du projet F'SAGRI au niveau des communautés rurales.

C’est dans ce contexte que l’institut a souhaité s’appuyer sur l’expertise de l’enseignement agricole technique français et associer ses établissements. 

 Pour cela F’SAGRI a sollicité le réseau géographique de la DGER[2] en charge de la zone Afrique Australe Océan Indien ce qui a permis de solliciter un premier groupe de 8 lycées agricoles français dont les 3 lycées membres du REAP AAOI de Mayotte  et Réunion .

 La Directrice adjointe du F’SAGRI , Séverine Jaloustre et les 2 animateurs du réseau géographique aaoi[3] de la DGER , Didier Ramay, également animateur du réseau REAP AAOI , et William  Gex se sont retrouvés pour une mission exploratoire réalisée en mars 2023.

Cette mission a permis d’identifier les différents établissements techniques et supérieurs mais aussi l’ensemble des formations proposées et diplômes de l’enseignement agricole de deux provinces :  le KwaZulu-Natal (KZN) et l’Eastern Cape.

Cette mission a aussi permis de constater que l’enseignement agricole sud-africain est organisé comme en France avec des universités (facultés d’agriculture et agroalimentaire) pour l’enseignement supérieur, des collèges spécialisés en agriculture pour l’enseignement technique délivrant des diplômes similaires aux BTS et licences professionnelles (en lien avec une université) et des formations adultes certifiées. La particularité est l’existence aussi de lycées professionnels polyvalents (TVET) qui ont des filières agricoles et dispensent des formations de niveau bac pro met de niveau  BTS. A retenir aussi que les établissements techniques (collèges et TVET) dispensent principalement des formations sur la production végétale et l’élevage.

Une première observation est qu’il semble que ces différents   établissements de formation agricole ont peu de relations entre eux  et ne travaillent pas ensemble. On peut toutefois  noter quelques cas particuliers comme le partenariat pour l’enseignement de licences professionnelles (Cedara et Université du KwaZulu Natal) et l’utilisation des ateliers de productions pour de travaux d'étudiants ou d'expérimentation (Unizulu et Owen Sithole). A noter aussi que les enseignants techniques des collèges et TVET sont issus soit des collèges soit des facultés d’agriculture.

 On relève aussi un faible taux d’admission dans les établissements techniques ou supérieurs agricoles et beaucoup de décrochage scolaire. Ceci impacte négativement le nombre de candidats à l’entreprenariat agricole à la sortie des formations alors que le pays fait la promotion à travers sa politique foncière (land reform) du transfert des fermes commerciales blanches vers des jeunes entrepreneurs noirs.

À cela s’ajoute une autre problématique : l’attribution des terres agricoles, en particulier hors cadre familial, n’est pas liée à l’acquisition d’une qualification diplômante (jeunes) ou certifiante (adulte) dans le domaine agricole. Les projets réussis observés sont liés soit à la restitution d’une terre commerciale à la communauté suivie d’une attribution à un candidat ayant suivi ou non une formation agricole par l’autorité tribale soit à l’héritage d’une terre transférée par le la réforme foncière aux parents. Il existe aussi quelques exemples d’achat de terres commerciales par de jeunes issus de la formation agricole ceux-ci ayant pu se qualifier en étant employés comme chef de culture ou d’atelier dans des fermes commerciale ou comme techniciens dans les structures agricoles industrielles (Entreprise agroalimentaire, Syndicats d'agriculteurs( ex : Canegrowers) ,station de recherche ( ex: SASRI) ,laiteries, coopératives etc...) ou dans les services d’agriculture de la Province.

Aussi pour une majorité, les jeunes formés en agriculture, l’installation se traduit par le retour à la terre familiale   sur des petites surfaces au sein de leur communauté d’origine, les conditions de réussite d’installation sont alors très aléatoires et peu durables économiquement.

Pour répondre à ces problématiques F’SAGRI propose pour accompagner la réussite des projets d’installation agricole des jeunes et adultes, de rapprocher les établissements techniques français et leurs homologues sud-africains pour qu’ils contribuent ensemble à travers de actions de coopération à améliorer les compétences du dispositif de formation agricole technique et supérieur sud – africain.

Il a été retenu pour poser les bases de ce  projet  de coopération du F’SAGRI de monter un programme d'actions dans les provinces du KwaZulu Natal et de l’Eastern Cap.

Pour l’écriture   d’un tel projet, un séminaire réussissant    autour d’une même table toutes les parties prenantes du système (DSI, DALRRD, universités, collèges, TVET et homologues français) pourrait être organisé , la date de  juin 2023 a été proposée. Les participants à ce séminaire se fixent pour objectif de   partager les vues et expériences et définir les contours du projet pilote.

Une fois le projet  , les établissements français en collaboration avec le F’SAGRI et ses universités partenaires seront en mesure de proposer des actions de coopération. Pour les établissements REAP AAOI ces actions s’inscriront dans le programme de coopération régionale en accord avec le MoU du réseau.

  

Conclusion :

La mission du réseau géographique AAOI a permis de couvrir les objectifs fixés et d’envisager le démarrage du projet  du F’SAGRI  en partenariat avec l’université Unizulu et le département d’agriculture  du KwaZulu Natal dont dépendent les deux collèges agricoles membres du réseau REAP AAOI  : Cedara et Owen Sithole. 

Ces 2 établissements  sont fortement intéressés par le projet et souhaitent, à travers des projets de coopération avec les établissements français du réseau géographique et en particuliers, leur partenaires historiques du REAP AAOI de La Réunion et Mayotte, travailler ensemble sur les référentiels de leurs formations initiales (niveau BTS et licence professionnelle) et adultes mais aussi développer des échanges d’expertises et des mobilités professionnelles afin de renforcer les capacités de leurs apprenants et formateurs.


FIVE REAP AAOI NETWORK ‘S ESTABLISHMENTS, 2 FROM SOUTH AFRICA, 1 FROM FRENCH ISLAND MAYOTTE AND 2 FROM FRENCH ISLAND REUNION, MET   AROUND THE F’SAGRI COOPERATION PROJECT

After several years of interruption of their cooperation programs following the COVID, the 2 South African agricultural colleges of KwaZulu Natal (Cedara and Owen Sithole) find themselves again in relation with the 3 agricultural colleges of the French Overseas Islands in the Indian Ocean: Coconi of Mayotte, Saint Joseph and Saint Paul (FORMATERRA) of Reunion.

All together could be included in the next   cooperation project of the French-South African agronomic institute called F'SAGRI.

During 2 weeks in March ,  the F’SAGRI Deputy Director Mrs Jaloustre organized a vocational journey with the 2 coordinator of the French agricultural education and training network , M Ramay from Reunion Island and St Paul agricultural college and M Gex coming from France (Moulin agricultural college Auvergne Province) .

              

Meeting with the managment team of Cedara college Pietermaritzburg ( Bernd Ludgte principal et Mrs Thule Sithole, acting principal ), Mrs Lynn Naidoo ,  representative of the KwaZulu-Natal Department of Agriculture and    M. Njabulo Nshangase, head of the department's extension service of Department of Agricuture KwaZulu Natal 

Mrs Jaloustre Severine Deputy Director of F'SAGRI

Meeting with the management team of Owen Sithole College, Empangeni, KwaZulu-Natal: center M Njabulo Ngcobo, principal and on the left M Jabilan E Ngciva, acting  principal principal 

  

Exchanges with students from Owen Sithole College in 6 months internship on the farms according to their vocational project

Exhanges with students from Cedara  College and TVET in internship on the farms according to their vocational project

 

WHAT IS THE F'SAGRI PROJECT AND HOW CAN REAP AAOI MEMBERS CONTRIBUTE TO IT?

The F'SAGRI project was established in 2015 initially to assist historically disadvantaged universities in South Africa in the field of agriculture. Its activities focus on three pillars:

- Education: curriculum development and teacher training

- Research: development of bilateral research projects

- Community engagement: knowledge transfer to South African communities, support for entrepreneurship and innovation.       

F'SAGRI is managed by the French Ministry of Agriculture and Food Sovereignty and the South African ministries in charge of agriculture (Department of Agriculture, Land Reform and Rural Development DALRRD) and education (Department of Science and Innovation DSI).

 In 2021, F'SAGRI wished to include South African agricultural technical education (TVET and agricultural colleges) in its project. Indeed, these vocational establishments teach and train a large part of the future farmers and agribusiness managers; but also, and extension officers. All of them are coming from rural communities and work with small scale farmers or make small scale farming after their studies.   

It is in this context, F’SAGRI wished to rely on the expertise of French technical agricultural establishments and associate in its cooperation program.

To reach  this goal, F’SAGRI contacted the French agricultural education and training geographical network in charge of the Southern Africa-Indian Ocean area, which made it possible to contact a first group of 8 French agricultural colleges, including the 3 members of REAP AAOI network from Mayotte and Réunion.

The 2 weeks mission of March made it possible to identify the various vocational establishments (TVET[4] and colleges)   and universities   offered curricula in  agricultural and agro processing in two provinces, KwaZulu-Natal  and   Eastern Cape.

This mission revealed that South African agricultural education is organized as in France with universities (faculties of agriculture and agri-food) for higher education, colleges specializing in agriculture for vocational education issuing similar diplomas as Diploma ( French = BTS) or  Bachelor ( French = vocational licence ) in connection with a universities ( for Instance Cedara with University of KwaZulu Natal and Owen Sithole with Unizulu) and have , also certified adult short courses . The main difference is there are in South Africa vocational colleges called TVET which are no specialized in agriculture but have agricultural sectors and provide curricula level matric and diploma. It should also be remembered that agricultural colleges and TVET mainly provide training on crop production and animal husbandry.

A first observation is that it seems that these different agricultural establishments have few relationships and do not work together except   the partnership for professional bachelor teaching (Cedara and University of KwaZulu Natal) and for using college’s farms for workshops or experimentations (Unizulu and Owen Sithole). It should also be noted that the technical teachers of the colleges and TVET come from either the agricultural colleges or the faculties of agriculture.

  There is also a low rate of admission to vocational or higher agricultural establishments and a lot of school dropouts, which has a negative impact on the number of candidates able to implement successfully an agricultural entrepreneurship or to become a commercial farmer, while the government promotes through its policy of land reform  the transfer of white commercial farms to qualified young black farmers.

Added to this, we could identify   another problem: the allocation of farming land, in particular outside the family context, is not linked to a agricultural diploma after studies or agricultural certificate after short courses in the agricultural field.

However the mission   observed some few successful project’s in agriculture one lady who get land from this community after land reform, she made a short course at Cedara and received support from Agricultural Department ( KZNDARD) and a young farmers who get land from his mother who  bought commercial land in 2000 at the beginning of land reform.    There are also a few examples of the purchase of commercial land by young people with agricultural training who have been able to qualify by being employed as a crop or workshop manager on commercial farms or as extension officers or farm manager in industrial agricultural structures (Agribusiness, Canegrowers, dairies, etc.) or the Province's agricultural service.

But for a majority of   young people trained in agriculture establishments return to their family lands and work on small area within their community of origin. The conditions of success of this farming projects are then very uncertain and not very sustainable economically.

So,  F'SAGRI,  according to all the south African stakeholders of agricultural education  and training  sector and also farming and rural development sector , proposes a cooperation  project to improve the ability of young or adults who are training in agriculture to have   success  in their entrepreneurship project .

 A first step is  to bring together French vocational  agricultural colleges and their South African counterparts for  exchanging expertise’s and  pedagogical methods to  contribute together through cooperation projects  to improve the skills of their students who want to become farmers.

To start this new F’SAGRI cooperation program, it was suggested to set up a cooperation program in the provinces of KwaZulu Natal and the Eastern Cap.  

For writing this program, a workshop will be organized with   the stakeholders of the system (DSI, DALRRD, universities, colleges, and French counterparts) . The date of the workshop may be in June 2023 at Unizulu, partner of F’SAGRI. It aims   share views and experiences and defining the contours of the pilot project.

Once the pilot project has been defined, French agricultural colleges in collaboration with F’SAGRI will be able to propose cooperation projects. For REAP AAOI establishments, these projects will be part of the regional cooperation program in accordance with the MoU of the network.

 

Conclusion:

The mission of the AAOI geographical network made it possible to cover the objectives set and to consider the start of the F'SAGRI project in partnership with Unizulu University and the Department of Agriculture of the province of KwaZulu Natal  and its two  agricultural colleges: Cedara and Owen Sithole. 

This 2 REAP AAOI members  are strongly interested in the project and wish, through cooperation projects with the French establishments of the geographical network and in particular, their historical partners of the REAP AAOI in Reunion and Mayotte, to work together on the reference systems of their initial training (BTS level and professional license) and adults but also to develop exchanges of expertise and professional mobility in order to strengthen the capacities of their learners and trainers.



[1] Technical and Vocational Education and Training

[2] Direction de l’Enseignement et de la Recherche du Ministère de l’agriculture Français (Bureau des relations européennes et de la coopération Internationale BRECI)

[3] Afrique Australe et iles du sud-ouest de l’Océan Indien (Madagascar, Seychelles, Comores et Maurice)

[4] Technical and Vocational Education and Training

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